Le 1er février 2021, la Laurentian University de Sudbury a entamé une procédure de restructuration controversée sous supervision judiciaire en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), mesure qui avait pour but, selon elle, « de restructurer la gestion financière et opérationnelle de l’Université » et d’en faire « un établissement entièrement réorganisé et financièrement viable ». Cette approche laissait entrevoir des coupes possibles de programmes et de postes à l’institution.
Confrontée à ces possibilités, la communauté francophone du Nord-Est et du Moyen-Nord ontarien et ses organismes porte-parole ont créé la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française afin de réagir aux changements qui s’annoncent.
Le 12 mars 2021, en réaction aux circonstances en cours à Laurentian U., l’Université de Sudbury a annoncé qu’elle retournait à ses sources francophones en devenant une institution universitaire de langue française autonome selon le principe de gouvernance « par et pour » la communauté francophone.
Le 1er avril 2021, Laurentian U. annonçait la fin de sa fédération avec les universités de Sudbury, Thornloe et Huntington, mesure qui est entrée en vigueur le 30 avril 2021.
Le 12 avril 2021, Laurentian U. annonçait l’abolition d’environ 70 programmes d’études, dont 28 en français, soit environ 50% des programmes offerts dans cette langue. Plus d’une centaine de professeurs ont perdu leurs emplois.
Le 15 septembre 2021, le Conseil des régents de l’Université de Sudbury a adopté à l’unanimité une résolution proposant de transformer l’institution en université gouvernée par et pour les francophones.
Les décisions de Laurentian U. ont porté atteinte à la vitalité de la francophonie, des communautés autochtones et des autres populations de notre région non seulement en raison de la perte de nombreux programmes d’études, mais d’un exode des cerveaux occasionné par le départ d’étudiants, de professeurs et d’employés qualifiés qui ont quitté le Moyen-Nord.
Deux instances gouvernementales ont critiqué les agissements de Laurentian U. en 2022, soit l’Ombudsman de l’Ontario et la vérificatrice générale de la province.
Par contre, les décisions prises par l’Université de Sudbury constituent une raison d’espérer.